L'état des populations d'oiseaux du Canada utilise les meilleurs renseignements disponibles provenant de nombreux programmes de surveillance afin d'évaluer la situation de chaque espèce d'oiseaux qui se reproduit ou est présente régulièrement au Canada. Ces résultats sont disponibles sous forme de comptes rendus sur les espèces individuelles et d'un rapport complet qui décrit la situation de divers groupes d'espèces. Nous présentons ici les méthodes détaillées utilisées pour créer les comptes rendus sur les espèces et le rapport.
Pour une brève présentation des comptes rendus sur les espèces, voir Comment lire un compte rendu sur les espèces.
1. Méthodes pour les comptes rendus sur les espèces de L'état des populations d'oiseaux du Canada
1.1. Situation et tendances
Déterminer le changement de population par rapport à 1970
L'un des principaux objectifs de L'état des populations d'oiseaux du Canada est de fournir une évaluation de la façon dont les populations de chaque espèce d'oiseaux du Canada ont changé à long terme, ainsi qu'une mesure de la confiance que nous accordons à cette évaluation en fonction de la fiabilité de l'information disponible. Les méthodes utilisées pour déterminer les changements intervenus dans les populations et la fiabilité des relevés sont adaptées de Blancher et al. (2009), qui ont évalué l'état des populations d'oiseaux forestiers en Ontario.
Nous avons choisi l'année 1970 (ou une année aussi proche que les données le permettent) comme point de référence, car il s'agit de l'année la plus ancienne pour laquelle on dispose de suffisamment de données de suivi systématique et à grande échelle pour effectuer une analyse fiable des tendances pour la plupart des espèces. Cependant, 1970 peut ne pas être un point de référence approprié pour toutes les espèces. Par exemple, certains rapaces et oiseaux aquatiques ont connu une baisse spectaculaire dans les années 1950 et 1960 à cause du pesticide DDT, et se trouvaient à des niveaux très faibles en 1970. Inversement, d'autres espèces n'ont fait l'objet d'une surveillance systématique qu'à partir de 1980. Nous avons tenu compte de ces facteurs lors de nos évaluations et de l'établissement des objectifs de population. Pour des raisons de simplicité, la référence à 1970 dans les méthodes correspond au début de la couverture de l'étude, bien qu'elle puisse être plus tardive pour certaines espèces.
Sources de données
Des données de suivi des populations sont nécessaires pour déterminer les catégories de changement utilisées dans nos évaluations. NatureCounts héberge plus de 450 000 estimations de tendances de population régionales et nationales provenant de 24 programmes de surveillance.
L'état des populations d'oiseaux du Canada s'appuie principalement sur les tendances dérivées des relevés qui fournissent des indices annuels sur une période de long terme (voir le tableau 1), car ceux-ci permettent l'interprétation la plus quantitative des changements par rapport à 1970. Toutefois, d'autres sources peuvent fournir des renseignements supplémentaires, par exemple les atlas provinciaux des oiseaux nicheurs ou les données du Réseau canadien de surveillance des migrations. Nous utilisons également des relevés visant des espèces particulières ou des sources tirées de publications scientifiques lorsque cela s'avère approprié.
Évaluation des tendances de la population
Pour déterminer le changement de population à long terme pour chaque espèce (de 1970 à la dernière année disponible), nous examinons tous les résultats des programmes de surveillance disponibles et choisissons la source de données la plus fiable pour cette espèce (voir Fiabilité du programme ci-dessous). Nous désignons cette source comme le programme principal et l'utilisons pour classer le changement dans l'une des cinq catégories allant d'une diminution importante à une augmentation importante (voir Catégories de changement de population ci-dessous). Si d'autres programmes apportent un contexte et des informations utiles, ils sont désignés comme programmes complémentaires et utilisés comme base pour confirmer ou ajuster notre confiance dans l'évaluation basée sur le programme principal (voir la section Confiance dans les catégories de changement de population ci-dessous). Si aucun relevé n'est disponible, nous désignons l'espèce comme présentant des données insuffisantes (voir les Catégories de changement de population pour plus de détails).
Fiabilité du programme
Nous évaluons la fiabilité de chaque programme de surveillance pour déterminer s'il s'agit d'une source de données appropriée pour une espèce donnée, et quel programme fournit la meilleure base pour évaluer le changement de population par rapport à 1970.
Nous déterminons la fiabilité de chaque programme en tenant compte des éléments suivants :
- la précision de la tendance (voir Précision du programme ci-dessous)
- la couverture du programme (voir Couverture du programme ci-dessous)
- l'adéquation du programme à l'espèce (voir l'Adéquation du programme ci-dessous)
Chacune de ces composantes est notée sur une échelle de faible, moyenne ou élevée. Par défaut, la fiabilité est égale à la note la plus basse des trois composantes. Par exemple, si la précision est élevée, la couverture moyenne et l'adéquation élevée, la fiabilité sera moyenne. Il existe deux exceptions peu courantes :
- Nous attribuons une note de fiabilité d'un niveau inférieur à la note la plus basse de la composante si la tendance est fortement influencée par une ou plusieurs années exceptionnelles dans les indices, ou si la tendance s'étend sur moins de 35 ans, ce qui réduit la certitude des estimations de l'évolution à long terme.
- Nous ne tenons pas compte de la précision si la tendance montre une augmentation de plus de 400 % ou une diminution de plus de 80 %. Ces valeurs correspondent à un changement de population d'un facteur cinq, ce qui représente un changement très important et très net, rendant la précision essentiellement non pertinente. Avec cette approche, le score de fiabilité est égal au plus faible des scores de couverture et d'adéquation.
Fiabilité du programme : précision
Nous attribuons une note à la précision en fonction de la mesure dans laquelle les données disponibles permettent de détecter de façon fiable les tendances de la population. Pour les relevés analysés à l'aide d'un modèle bayésien hiérarchique (p. ex., le Relevé des oiseaux nicheurs, le Recensement des oiseaux de Noël, la surveillance de la migration par le Programme de surveillance de la migration des limicoles au niveau régional et international [PRISM], l'Inventaire des hiboux nocturnes et le Programme de surveillance des colonies d'oiseaux de mer), la précision reflète la largeur de l'intervalle de crédibilité à 95 % autour de la tendance. De même, pour les relevés analysés à l'aide de modèles fréquentistes (p. ex., le Programme de surveillance des marais des Grands Lacs, ou l'Inventaire des hiboux nocturnes), la précision est basée sur l'étendue de l'intervalle de confiance à 95 %. Un intervalle de crédibilité à 95 % ou un intervalle de confiance est la plage de valeurs qui ont 95 % de chances d'inclure la véritable tendance de la population. L'étendue de l'intervalle de crédibilité ou de confiance est la différence entre les limites supérieure et inférieure.
Nous évaluons la précision comme suit :
- Élevée : l'étendue de l'intervalle de crédibilité/confiance autour de la tendance est inférieure à 3,5 % par an, ce qui correspond à un potentiel de détection d'une baisse de 30 % sur une période de 20 ans.
- Moyenne : l'étendue de l'intervalle de crédibilité/confiance autour de la tendance est comprise entre 3,5 % par an et 6,7 % par an, ce qui correspond à un potentiel de détection d'une baisse de 50 % sur une période de 20 ans.
- Faible : l'étendue de l'intervalle de crédibilité/confiance autour de la tendance est supérieure à 6,7 % par an, ce qui est insuffisant pour détecter une baisse sur une période de 20 ans.
Les estimations de précision ne sont pas disponibles pour certains programmes, notamment ceux qui n'ont pas de couverture annuelle. Ceci inclut le Recensement décennal des oiseaux coloniaux aquatiques des Grands Lacs, certains relevés visant des espèces particulières, et parfois des informations tirées de données scientifiques publiées. Nous ne pouvons pas représenter graphiquement des indices issus de ces programmes ni évaluer leur fiabilité, mais nous décrivons les résultats obtenus dans le texte.
Fiabilité du programme : couverture
La couverture est évaluée en fonction du degré d'échantillonnage de la population (ou de l'aire de répartition) d'une espèce dans le cadre d'un programme donné. Par exemple, la couverture du Relevé des oiseaux nicheurs (BBS) est calculée à l'aide d'une grille de cellules, chacune mesurant 1 degré de latitude par 1 degré de longitude. La couverture représente la proportion de la population nicheuse d'une espèce donnée (BirdLife International 2016, Will et al. 2018) qui se trouve dans les cellules de la grille contenant des parcours BBS inclus dans l'analyse des tendances pour cette espèce (Smith et al. 2023). Lorsque les spécialistes ne disposent pas d'estimations de la couverture, nous estimons la couverture sur la base d'une évaluation visuelle ou de connaissances d'experts de la proportion de la zone d'étude par rapport à l'aire de répartition de l'espèce, soit pendant la période de reproduction (p. ex., les Relevés de sauvagine de l'Est), soit pendant la période hors reproduction (p. ex., le Recensement des oiseaux de Noël). Nous estimons également la proportion de la population traversant la zone d'étude lors de la migration, le cas échéant (p. ex., programme PRISM pour la migration).
Nous évaluons la couverture comme suit, sur la base de Blancher et al. (2009) :
- Élevée : couverture de plus de 50 % de la population ou de l'aire de répartition d'une espèce
- Moyenne : entre 25 et 50 % de la population ou de l'aire de répartition d'une espèce sont couverts
- Faible : moins de 25 % de la population ou de l'aire de répartition d'une espèce est couvert
Pour la plupart des espèces, nous utilisons des programmes basés au Canada. Cependant, nous utilisons des analyses à l'échelle continentale dans les cas où elles reflètent le mieux la population canadienne (p. ex., les données du Recensement des oiseaux de Noël pour certaines espèces qui se reproduisent principalement au Canada mais qui hivernent surtout aux États-Unis, comme le Bruant hudsonien).
Fiabilité du programme : adéquation
Le score d'adéquation tient compte des points forts, des points faibles et des biais potentiels du programme dans l'estimation des tendances d'une espèce donnée au fil du temps. La normalisation et le modèle du relevé sont particulièrement importants. L'adéquation ne peut être élevée que si le calendrier, les conditions et l'étendue de l'effort suivent des protocoles définis et sont comparables d'une année à l'autre.
Le score d'adéquation peut être réduit en cas de risque de biais. Il s'agit de la possibilité que les estimations des tendances ne soient pas fonction des changements réels de l'abondance. Par exemple, dans de nombreuses régions, il y a eu une hausse des efforts pour documenter les perchoirs d'hiver des hiboux et des corneilles. Cela s'est traduit par une augmentation du nombre de ces espèces lors des Recensements des oiseaux de Noël (RON) au fil du temps, mais il est difficile de savoir si les tendances positives sont liées à une évolution de l'abondance ou à un effort plus important. Le RON peut également être vulnérable à un biais pour les espèces qui hivernent plus au nord qu'auparavant et qui ont désormais une plus grande proportion de leur population dans la superficie couverte par le programme (Soykan et al. 2016).
Il convient de noter que certaines limites du programme, comme l'échantillonnage géographique limité d'une population ou un décalage entre le moment saisonnier ou quotidien et le pic d'activité d'une espèce, n'influencent pas l'adéquation car elles sont prises en compte dans les scores de couverture ou de précision. Bien que ces facteurs puissent réduire considérablement la détectabilité d'une espèce, ils sont généralement constants d'une année à l'autre et ne risquent donc pas de fausser la tendance. Par exemple, le BBS est un programme mené le long des routes et échantillonne donc une plus petite proportion de la population d'espèces qui préfèrent les paysages éloignés. Toutefois, l'évitement (ou l'attraction) des routes ne devrait pas fausser les estimations des tendances du BBS, à moins que ce comportement n'ait changé au fil du temps.
La seule exception concerne les situations où une espèce tend à être détectée en nombre si faible qu'il est prudent de considérer le programme comme moins approprié, indépendamment de la précision ou de la couverture. Par exemple, l'Engoulevent bois-pourri est une espèce nocturne qui n'est que rarement détectée lors des premiers arrêts d'un parcours BBS. Bien que le BBS couvre une partie modérée de l'aire de répartition de l'Engoulevent bois-pourri et que l'estimation de la tendance soit très précise, la détectabilité de l'espèce au cours des relevés est si faible que l'adéquation est considérée comme faible, étant donné que les scores de précision et de couverture ne reflètent pas de manière adéquate les limites du programme.
En tenant compte de l'ensemble de ces facteurs, nous évaluons l'adéquation de la manière suivante, adaptée de Blancher et al. (2009) :
- Élevée : programme standardisé avec un calendrier adapté à l'espèce et un peu de risque de biais, susceptible d'aboutir à des estimations exactes de la direction et de l'ampleur du changement de population pour cette espèce.
- Moyenne : l'estimation de la tendance pour une espèce est probablement exacte en ce qui concerne la direction, mais l'ampleur peut être mal estimée, étant donné les limites d'un ou de plusieurs des éléments suivants : normalisation du programme, détectabilité et risque de biais.
- Faible : les estimations de l'ampleur et de la direction de la tendance pour une espèce peuvent être inexactes, en raison de multiples préoccupations concernant la normalisation du programme, la détection et le risque de biais, ou d'une limitation particulièrement grave de l'un de ces trois facteurs.
Lorsque deux programmes ou plus sont ex æquo en termes de fiabilité, nous donnons la priorité à celui qui présente la plus grande adéquation, la couverture servant de second critère de départage si nécessaire.
Catégories de changement de population
Nous classons les changements de population à long terme depuis 1970 dans l'une des six catégories suivantes, sur la base de Blancher et al. (2009) :
- Diminution importante : diminution de 50 % ou plus
- Diminution modérée : entre 25 % et 49,9 %
- Peu de changement : entre une baisse de 24,9% et une hausse de 32,9%
- Augmentation modérée : entre 33 % et 99,9 % d'augmentation
- Augmentation importante : augmentation de 100 % ou plus
- Données insuffisantes : il n'y a pas assez de données pour déterminer la tendance
Les valeurs dans les catégories d'augmentation et de diminution sont volontairement asymétriques. Les valeurs de changement de population en pourcentage ne sont pas symétriques autour de zéro, car une population peut augmenter bien au-delà de 100 %, mais ne peut jamais diminuer au-delà de 100 %, car cela représente une extinction. Les valeurs des catégories « forte » et « modérée » sont opposées l'une à l'autre. Par exemple, une augmentation importante est nécessaire pour rétablir une diminution importante, ou autrement dit, une population qui a baissé de 50 % doit augmenter de 100 % pour revenir à son niveau initial.
La catégorie « Données insuffisantes » est utilisée avec parcimonie dans les cas où aucune donnée de tendance n'est disponible, ou si toutes les sources de données disponibles sont peu fiables et indiquent des trajectoires opposées (p. ex., diminution modérée par rapport à augmentation modérée). Si la direction est identique ou neutre (p. ex., peu de changement), nous identifions le programme le mieux adapté (et avec la meilleure couverture si nécessaire en cas d'égalité) comme le programme principal, et sa tendance est utilisée pour attribuer la catégorie de changement de population correspondante.
Bien que L'état des populations d'oiseaux du Canada mette l'accent sur les changements de population à long terme à l'échelle nationale, nous présentons aussi les tendances à court terme lorsqu'elles sont disponibles. Les changements de population à court terme indiquent si le taux de changement récent est en hausse, en baisse ou s'il demeure constant par rapport à la tendance long terme. Ce contexte peut être utile pour la planification de la conservation ou l'établissement de priorités, et peut mettre en garde contre la possibilité de changements à plus long terme.
Confiance dans les catégories de changement de population
Alors que chaque programme se voit attribuer une note de fiabilité reflétant le degré de fiabilité de ses résultats, chaque espèce se voit attribuer une note de confiance représentant le degré général de confiance dans la catégorie de changement de population attribuée.
Nous évaluons la confiance de la manière suivante, adaptée de Blancher et al. (2009) :
- Très élevée : la catégorie de changement de population est presque certainement correcte, sur la base de la corroboration de deux sources ou plus, ou de changements de population extrêmement importants.
- Élevée : la catégorie de changement de population est fort probablement correcte.
- Moyenne : la catégorie de changement de population est quelque peu incertaine mais se situe probablement dans un écart d'une catégorie de changement de population ou moins.
- Faible : la catégorie de changement de population est incertaine, mais se situe probablement dans un écart pouvant aller jusqu'à deux catégories de changement de population.
- Très faible : la catégorie de changement de population est très incertaine, avec un écart pouvant aller jusqu'à trois catégories de changement de population.
Pour les espèces n'ayant fait l'objet que d'un programme principal, le niveau de confiance par défaut est égal à la fiabilité de ce programme, sauf dans le cas de changements de population de grande ampleur. Si l'ampleur du changement indique une augmentation de plus de 400 % ou une diminution de plus de 80 %, nous augmentons la note de confiance d'un niveau (passant c'est-à-dire de faible à moyen, de moyen à élevé, et d'élevé à très élevé).
Pour les espèces pour lesquelles plusieurs programmes ont été identifiés, nous utilisons la matrice ci-dessous (tableau 2) pour attribuer la note de fiabilité en fonction du degré de concordance ou de discordance entre l'étude principale et l'étude complémentaire la plus fiable. Nous utilisons d'abord la colonne de gauche (étape 1 du tableau 2 ci-dessous ; fiabilité du programme principal) pour trouver la cellule correcte sur la base du programme principal, puis nous l'ajustons en conséquence sur la base des métriques du programme complémentaire (étape 2 du tableau 2 ci-dessous). Nous avons mis en évidence un exemple dans le tableau ci-dessous, qui s'applique au Pic mineur. Notez que la confiance associée à « Peu de changement » est traitée différemment des autres catégories en raison de l'absence de directionnalité dans la catégorie.
1.2. Estimations de population
L'état des populations d'oiseaux du Canada fournit trois estimations de population pour chaque espèce : 1) la population nicheuse au Canada, 2) la population totale au Canada et 3) la population mondiale. Pour de nombreuses espèces, la population totale au Canada est la même que la population nicheuse. Pour les espèces qui ne visitent le Canada que de façon saisonnière en dehors de la période de reproduction (p. ex. les albatros), la population totale est basée sur le nombre maximal, et la population nicheuse est évaluée à zéro. Dans le cas des espèces qui se reproduisent au Canada et dont d'autres individus transitent au pays en migration (p. ex., en provenance ou à destination de l'Alaska), la population totale au Canada est la somme de la population nicheuse et de la population migratrice.
Dans les versions précédentes de L'état des populations d'oiseaux du Canada (anciennement la Situation des oiseaux au Canada), les estimations des populations étaient présentées sous forme de fourchettes (< 500, < 5000, 5 000 - 50 000, 50 000 - 500 000, 500 000 - 5 millions, 5 - 50 millions, > 50 millions). Bien que ces fourchettes soient efficaces pour communiquer l'incertitude entourant de nombreuses estimations de population, dans de nombreux cas, elles sont trop larges pour être utiles. Par exemple, une estimation de population de 45 000 est dans la même catégorie que 5 500, mais l'une est beaucoup plus importante que l'autre et peut justifier des mesures de conservation ou de gestion différentes.
Pour cette version de L'état des populations d'oiseaux du Canada, nous fournissons, dans la mesure du possible, des estimations de population spécifiques pour chaque espèce, en nous fondant sur les meilleures données disponibles. Pour tenir compte de l'incertitude, les estimations sont arrondies à deux chiffres significatifs (p. ex., 1 400 ; 780 000 ; 72 millions). Même ce degré d'arrondi peut impliquer plus de précision que ce qui est justifié pour certaines estimations, c'est pourquoi nous encourageons la prudence dans l'utilisation de ces chiffres. En outre, des efforts sont actuellement déployés pour mettre à jour et affiner les estimations existantes, et nous attendons de nouveaux résultats pour un certain nombre d'espèces dans un avenir proche.
La plupart des chiffres de population que nous présentons dans les comptes rendus sont des estimations générées par des approches de modélisation statistique. Les quelques exceptions concernent des espèces qui ne sont plus présentes au Canada (p. ex., aucun Courlis esquimau), ou dont les petites populations très concentrées peuvent être recensées complètement (p. ex. 540 Grues blanches).
Pour certains autres oiseaux, en particulier les espèces en péril, des efforts ciblés ont été déployés sur le terrain et/ou des analyses ont été effectuées pour déterminer la taille des populations au Canada. Cela implique généralement une extrapolation ou une modélisation, ce qui permet de définir des limites supérieures et inférieures. Dans ce cas, nous rapportons la fourchette de valeurs dans le texte, mais nous utilisons la valeur moyenne comme estimation de l'abondance récente.
Pour la sauvagine, nous nous appuyons principalement sur le rapport Situation des populations des oiseaux migrateurs considérés comme nicheurs au Canada (Comité sauvagine du Service canadien de la faune 2023), qui fonde ses estimations principalement sur des données obtenues à partir de relevés aériens systématiques des lieux de nidification, des haltes migratoires ou des aires d'hivernage, selon l'espèce. Les estimations de la population mondiale tirées du Plan nord-américain de gestion de la sauvagine 2018 (PNAGS 2018) sont également utilisées pour fournir un contexte aux populations canadiennes.
Pour les oiseaux terrestres, nous utilisons par défaut la base de données des estimations de population de Partenaires d'envol (PE 2020). Celle-ci utilise un modèle standard pour dériver des estimations de population à partir des données du Relevé des oiseaux nicheurs, avec des ajustements spécifiques aux espèces pour la distance moyenne de détection, la détectabilité relative des mâles et des femelles, et l'effet de l'heure de la journée. Pour de nombreux limicoles, nous basons les estimations de population sur Andres et al. (2012), mises à jour lorsque des informations plus récentes sont disponibles. Pour tous les autres oiseaux, nous utilisons la surveillance spécifique à l'espèce lorsqu'elle est disponible (p. ex., les colonies d'oiseaux marins, les relevés acoustiques pour les oiseaux furtifs des marais et les décomptes dans les haltes migratoires), les évaluations des espèces en péril ou la Base de données d'évaluation concernant la conservation des oiseaux (ACAD) de Partenaires d'Envol (PE 2024) en combinaison avec les estimations de la distribution relative provenant d'eBird (Fink et al. 2023).
Les estimations des populations mondiales pour la plupart des espèces sont tirées de la Base de données d'évaluation concernant la conservation des oiseaux (ACAD ; PE 2024) de PE, qui compile les estimations publiées à partir de nombreuses sources et fait appel à des experts pour sélectionner la meilleure valeur, ou pour déterminer une estimation appropriée dans les cas où aucune n'a été publiée. La base de chaque estimation de population est fournie dans base ACAD (PE 2024).
Pour quelques espèces (par ex, la Buse rouilleuse et plusieurs limicoles nichant dans l'Arctique), les dernières estimations de la population canadienne sont considérablement différentes des estimations précédentes et sont plus récentes que celles fournies par PE. Cela n'est généralement pas dû au fait que l'abondance a changé de façon spectaculaire, mais à la collecte de données supplémentaires ou à l'amélioration de l'analyse. Dans de tels cas, nous avons ajusté l'estimation mondiale afin qu'elle soit cohérente avec l'estimation canadienne mise à jour et la proportion existante de la population que l'on croit présente au Canada, qui est dans la plupart des cas observée dans la base ACAD et basée sur les modèles de distribution relative développés par eBird (Fink et al. 2023).
Responsabilité du Canada
Nous déterminons la responsabilité du Canada pour chaque espèce en calculant la proportion de la population mondiale présente au Canada chaque année (c'est-à-dire la population totale au Canada ; voir la section « Estimations de la population » ci-dessus).
Nous cotons la responsabilité canadienne comme suit :
- Très faible : moins de 1 % de la population mondiale
- Faible : entre 1 et 19,9 % de la population mondiale
- Moyenne : entre 20 et 49,9 % de la population mondiale
- Élevée : entre 50 et 74,9 % de la population mondiale
- Très élevée : entre 75 et 100 % de la population mondiale
1.3. Objectifs de population
L'état des populations d'oiseaux du Canada fixe un objectif de population national pour chaque espèce d'oiseau indigène du Canada pour laquelle il existe des données suffisantes, et évalue la situation des espèces par rapport à ces objectifs. Les objectifs indiquent une échelle de population à l'intérieur de laquelle la population d'une espèce donnée est considérée en sécurité. Ce travail a commencé en 2012, lorsqu'Environnement et Changement Climatique Canada a établi pour la première fois des objectifs de population spécifiques et quantitatifs pour la plupart des espèces d'oiseaux indigènes au Canada. Puisque les populations d'oiseaux varient naturellement au fil du temps, il faut s'attendre à une certaine fluctuation normale autour de l'objectif. Des limites inférieures ont été définies pour toutes les espèces, et des limites supérieures ont été définies uniquement pour quelques espèces qui pourraient poser des problèmes écologiques si elles augmentent au-delà d'un point donné. De nombreuses populations d'oiseaux varient également d'une région à l'autre. Nous prévoyons d'aborder les variations régionales et la façon dont elles peuvent influer sur l'établissement des objectifs dans les prochaines versions de L'état des populations d'oiseaux du Canada.
Nous avons révisé le cadre d'établissement des objectifs élaboré pour la version 2019 de la Situation des oiseaux au Canada. Bien que ce cadre reste largement conforme à l'approche précédente, nous avons ajusté certains objectifs pour mieux les aligner sur le cadre SMART (spécifique, mesurable, atteignable, réaliste et temporellement défini), en particulier pour les espèces qui ont connu une baisse à long terme.
Nous avons appliqué le cadre d'établissement des objectifs à chaque espèce ou unité de gestion (p. ex. certaines populations de sauvagine ou d'espèces en péril définies à l'échelle régionale, ci-après toutes désignées par le terme « espèces » pour des raisons de simplicité) présente au Canada. Pour les espèces récoltées ayant des objectifs de gestion définis et pour les espèces inscrites sur la liste de la Loi sur les espèces en péril (LEP) en raison de la petite taille de leur population et/ou de leur distribution limitée, nous adoptons les objectifs des documents pertinents (p. ex. du Plan nord-américain de gestion de la sauvagine ou des stratégies de rétablissement ou des plans de gestion). Pour toutes les autres espèces, y compris celles inscrites sur la liste de la LEP en raison de la baisse de leur population, l'objectif de population est fixé selon le processus décrit ci-dessous.
Le cadre de définition des objectifs identifie 17 points d'arrivée potentiels (« bacs ») qui peuvent être atteints en fonction de la réponse à 19 points de décision (voir la figure 1 ci-dessous). La section suivante énumère tous les points de décision et les points finaux et fournit une explication le cas échéant. Certains points d'arrivée aboutissent à un objectif similaire (c'est-à-dire qu'ils ne fixent pas d'objectif). Les distinctions entre ces points finaux ne sont pas affichées dans les comptes rendus sur les espèces, mais elles sont utilisées pour suivre l'objectif et la justification pour chaque espèce.
Le cadre fait référence à trois mesures de la population :
- Abondance historique : moyenne des indices des cinq premières années du programme principal (1970-1974 pour le Relevé des oiseaux nicheurs et le Recensement des oiseaux de Noël, ou plus tard pour certains autres programmes).
- Abondance moyenne à long terme : moyenne des indices du programme principal depuis son début (1970 pour le Relevé des oiseaux nicheurs et le Recensement des oiseaux de Noël, ou plus tard pour certains autres programmes) jusqu'en 2022 (ou la dernière année de données disponibles).
- Abondance récente : moyenne des indices de la période quinquennale la plus récente du programme principal (p. ex., 2018-2022).
Les objectifs de population sont établis pour guider les efforts visant à maintenir et à rétablir des populations saines d'oiseaux au Canada. En général, les espèces qui ont connu une augmentation modérée ou importante par rapport aux niveaux historiques se voient assigner un objectif égal à l'abondance à long terme ou à l'abondance récente, selon la valeur la plus élevée. Les espèces qui ont connu peu de changements par rapport aux niveaux historiques se voient assigner un objectif correspondant à l'abondance historique ou à l'abondance moyenne à long terme, la valeur la plus élevée étant retenue. Les espèces qui ont connu une baisse modérée ou importante par rapport aux niveaux historiques se voient assigner par défaut un objectif de retour aux niveaux historiques, bien que dans de rares cas, un objectif plus faible puisse être fixé lorsque les circonstances (p. ex., une perte irréversible d'habitat) sont susceptibles d'imposer des limites plus restrictives à la reconstitution. Les espèces dont la baisse est importante se voient également attribuer un objectif intermédiaire afin de fixer des attentes réalistes et de nous permettre de suivre les progrès accomplis par rapport à cet objectif à court terme (voir les Objectifs intermédiaires ci-dessous).
Pour chaque espèce ayant un objectif, nous établissons des limites inférieures par rapport à l'objectif. Les limites inférieures reconnaissent que les dates de référence (qu'il s'agisse de périodes de référence historiques, à long terme ou récentes) sont quelque peu arbitraires, que les populations fluctuent naturellement et que même notre meilleure estimation de l'abondance d'une espèce au cours d'une année donnée est entachée d'incertitude. Chaque critère d'évaluation a sa propre limite inférieure (voir Étapes et points de décision ci-dessous).
Il convient de noter que nous définissons la période de description et d'évaluation de l'évolution à long terme de la population comme allant de 1970 à l'estimation la plus récente disponible (par exemple, 2022 dans cette première version). En effet, les tendances que nous présentons sont calculées à partir des années (par exemple, de 1970 à 2022), et non à partir des moyennes d'années (par exemple, de 1970 à 1974 à 2018 à 2022). Nous avons choisi d'utiliser des moyennes quinquennales plus stables pour le cadre des objectifs afin de l'isoler des changements annuels dans les estimations, qui pourraient faire osciller les espèces entre des valeurs situées dans leur fourchette d'objectifs et des valeurs inférieures. En contrepartie, ce décalage entre les périodes de référence peut parfois donner lieu à des situations plus difficiles à communiquer (voir par exemple le Cardinal à poitrine rose).
Objectifs de population : objectifs intermédiaires
Pour toutes les espèces en baisse à long terme, nous définissons un objectif de population provisoire comme le pourcentage de la population historique qu'il est réaliste d'atteindre d'ici à 2050. Ces objectifs intermédiaires représentent des scénarios ambitieux mais réalisables de rétablissement de la population à moyen terme. Nous avons choisi 2050 pour nous aligner sur la vision du Cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal, qui postule que « d'ici 2050, la biodiversité est valorisée, conservée, restaurée et utilisée avec sagesse, ce qui permet de maintenir les services écosystémiques, d'entretenir une planète saine et d'offrir des avantages essentiels à tous les peuples ». Ces objectifs reconnaissent qu'un rétablissement complet de l'abondance historique n'est pas possible d'ici 2050 pour de nombreuses espèces, compte tenu de la gravité des baisses de population historiques.
Nous calculons les objectifs intermédiaires sur la base de projections de scénarios de récupération hypothétiques qui nécessitent plusieurs données clés :
- Pourcentage récent de l'abondance historique : les populations qui ont connu des baisses plus importantes mettront plus de temps à se rétablir et auront des objectifs intermédiaires moins élevés.
- Tendance récente de la population (c'est-à-dire les 10 ans de données les plus récentes) : les populations dont la tendance récente est fortement négative mettront plus de temps à se rétablir et auront des données sur les tendances de la population plus faibles, car elles auront besoin de temps pour se stabiliser avant de pouvoir commencer à croître.
- Taux d'amélioration de la tendance de la population : représente le taux auquel la conservation pourrait améliorer de manière réalisable les taux de croissance de la population. Par défaut, nous fixons un objectif d'augmentation des taux de croissance annuels de 0,5 % par an jusqu'à ce qu'un taux de croissance de 3 % par an soit atteint et maintenu. Bien que de nombreux facteurs puissent influencer les taux de croissance de la population et que certaines espèces puissent avoir une capacité d'accroissement intrinsèquement plus grande que d'autres, il s'agit d'un taux d'accroissement qui a été observé pour une grande variété d'oiseaux et qui devrait, dans la plupart des cas, pouvoir être atteint grâce à des efforts de conservation appropriés.
Pour calculer les objectifs intermédiaires, nous appliquons les facteurs ci-dessus pour estimer une abondance relative projetée en 2050. Nous utilisons cette valeur comme objectif intermédiaire, à moins que :
- La valeur soit inférieure à 25 %. Pour ces espèces, les baisses ont été particulièrement sévères et un effort important est nécessaire pour leur rétablissement. La cible intermédiaire est fixée à 25 % quelle que soit la valeur estimée, afin de motiver les efforts de conservation.
- La valeur soit supérieure à 100 %. Pour ces espèces, le modèle prévoit qu'un rétablissement complet aux échelles historiques est possible d'ici 2050, de sorte que l'objectif intermédiaire est égal à l'objectif (c'est-à-dire 100 %).
Objectifs de population : étapes et points de décision
- Oui - passer à l'étape B.
- Non - passer à 0.1 Introduite. Espèce présente au Canada mais qui n'est pas indigène et qui ne justifie donc pas d'objectif. L'expression « non indigène » signifie que l'espèce a été introduite de l'extérieur du Canada par une activité humaine directe ou indirecte.
- Oui - passer à l'étape C.
- Non - passer à 0.2 Espèce erratique. Espèce présente naturellement mais de façon irrégulière au Canada, et qui ne justifie donc pas un objectif.
- Oui - passer à 0.3 Disparue du pays. Espèce qui était autrefois régulièrement présente au Canada, mais qui ne l'est plus. Aucun objectif assigné, sauf si un programme de réintroduction est prévu ou en cours, auquel cas il faut passer à l'Objectif de rétablissement de la LEP 1.1.
- Non - passer à l'étape D.
- Oui - passer à 0.4 Pas d'objectif national. Dans les cas où les sous-espèces ou les populations sont géographiquement disjointes ou gérées de manière indépendante, ce cadre permet de fixer des objectifs à l'échelle de la population. Nous avons choisi de fixer des objectifs nationaux pour toutes les espèces indigènes afin de pouvoir suivre les progrès réalisés à l'échelle de l'espèce et en rendre compte, mais l'option est maintenue dans le cadre si nécessaire.
- Non - passer à l'étape E.
- Oui - passer à 1.1 Objectif de rétablissement de la LEP. Si des objectifs de population sont spécifiés dans un plan de gestion ou une stratégie de rétablissement de la LEP, nous les adoptons comme objectifs nationaux. L'objectif étant considéré comme le minimum, la limite inférieure est équivalente à l'objectif.
- Non - passer à l'étape H.
- Oui - passer au point 2.1 Objectif de gestion. Pour les espèces qui font déjà l'objet d'un plan de gestion défini, nous adoptons généralement l'objectif qui figure dans ce plan. Dans les cas où l'objectif est fixé à l'échelle continentale, nous l'ajustons en utilisant la proportion moyenne à long terme de la population qui se trouve au Canada. Par exemple, si le Plan nord-américain de gestion de la sauvagine fixe un objectif continental de 500 000 individus et que la proportion moyenne à long terme (1970-2022) de la population au Canada est de 80 %, l'objectif pour la population canadienne est de 400 000. Les plans de gestion considèrent généralement les objectifs comme le minimum, nous considérons donc que la limite inférieure est équivalente à l'objectif, à moins qu'une autre option ne soit identifiée. Une limite supérieure n'est définie que dans les rares cas où une hausse au-delà d'un point particulier serait problématique.
- Non - passer à l'étape J.
- Oui - passer à l'étape K.
- Non - passer au point final 5.2 Pas d'objectif (données insuffisantes). Les données de suivi doivent être suffisantes pour permettre l'estimation des tendances de la population, sinon les objectifs ne peuvent pas être assignés et évalués de manière significative. C'est généralement le cas lorsqu'aucune étude annuelle n'est disponible ou lorsque les données provenant de deux ou plusieurs sources peu fiables sont contradictoires et qu'il n'y a aucun moyen de déterminer laquelle est la plus fiable. Ces espèces doivent faire l'objet d'une surveillance améliorée afin de permettre la fixation d'objectifs et le suivi à l'avenir.
- Oui - passer au point 3.1 Maintenir la population et prévenir une croissance supplémentaire. Ces niveaux de population sont potentiellement préoccupants s'ils augmentent, mais en général nous supposons qu'ils ne posent pas de problème aux niveaux d'abondance récents. L'objectif est l'indice de population moyen récent (cinq dernières années de données disponibles). La limite supérieure est égale à l'objectif. Bien qu'une augmentation soit préoccupante, une diminution est aussi indésirable que pour d'autres espèces, c'est pourquoi nous utilisons une limite inférieure de 25 % par rapport aux niveaux récents pour signaler les problèmes potentiels.
- Non - passer à l'étape M.
- Oui - passer au point 3.2 Atteindre une abondance égale ou supérieure à l'abondance historique. Ces populations sont actuellement plus petites qu'elles ne l'étaient en 1970, mais dans les limites de peu de changement (c'est-à-dire moins de 25 % de diminution). L'objectif est de revenir à l'abondance historique. La limite inférieure est fixée à 75 % de l'objectif, sauf si l'espèce présente de fortes fluctuations annuelles, auquel cas la limite inférieure est fixée au 10e centile de l'abondance sur l'ensemble des années d'étude, ce qui équivaut généralement au cinquième indice d'abondance le plus faible sur ~50 ans. Bien que cet indice puisse sembler faible, il reflète le fait que la population a rebondi à partir d'autres points situés en dessous de l'objectif, mais atteindre un indice aussi bas est préoccupant.
- Non - passer au point 3.3 Atteindre une abondance égale ou supérieure à la moyenne à long terme. Ces populations se situent dans les limites de la catégorie « Peu de changement » (c'est-à-dire d'une augmentation de moins de 32,9 %), mais en moyenne, elles se trouvent à une échelle de long terme plus élevée qu'au début des années 1970. L'objectif est de maintenir un certain degré de croissance depuis 1970, tel que représenté par l'abondance moyenne à long terme. Nous fixons la limite inférieure à 75 % de l'objectif, sauf si l'espèce présente de fortes fluctuations annuelles, auquel cas la limite inférieure est fixée au 10e centile de l'abondance sur l'ensemble des années disponibles, ce qui équivaut généralement au cinquième indice d'abondance le plus faible sur une période d'environ 50 ans. Bien que cet indice puisse sembler faible, il reflète le fait que la population a rebondi à partir d'autres points situés en dessous de l'objectif, mais atteindre un indice aussi bas est préoccupant.
- Oui - passer au point 3.4 Revenir à l'abondance historique. L'objectif à long terme par défaut est de revenir à l'abondance historique. Toutefois, nous pouvons ajuster l'objectif en cas de limitations (p. ex., si 25 % de l'aire de répartition historique n'a pas de potentiel de restauration, l'objectif peut être fixé à 75 % du niveau historique). Nous fixons la limite inférieure à 75 % de l'objectif, sauf si l'espèce présente de fortes fluctuations annuelles, auquel cas la limite inférieure est fixée au 10e centile de l'abondance sur l'ensemble des années d'étude, ce qui équivaut généralement au cinquième indice d'abondance le plus faible depuis environ 50 ans. Bien que ce chiffre puisse sembler faible, il reflète le fait que la population a rebondi à partir d'autres points inférieurs à l'objectif, mais l'atteinte d'un indice aussi bas est préoccupante. Ce point final utilise également des objectifs intermédiaires (décrits ci-dessus) pour garantir des progrès mesurables par rapport aux objectifs à long terme.
- Non - passer au point final 5.1 Pas d'objectif (En hausse non viable). À l'échelle nationale, il est très peu probable que nous considérions une baisse de population comme irréversible. Toutefois, à l'échelle régionale, il est possible que certains déplacements de l'aire de répartition induits par le climat soient irréversibles, et il est important de prévoir cette option pour ces cas afin d'éviter de fixer des objectifs irréalistes.
- Oui - passer au point 4.1 Réduire la population. Cette catégorie ne s'applique qu'aux rares cas où une augmentation de la population est devenue problématique. Il peut être difficile d'identifier une échelle de population spécifique à laquelle les problèmes disparaîtraient, mais on peut l'estimer en identifiant le moment (et la taille de population correspondante) où les problèmes sont devenus apparents. La limite supérieure doit correspondre à l'objectif, car tout ce qui dépasse ce point est préoccupant. Bien que nous classions ces espèces en fonction des préoccupations liées à la surpopulation, une diminution substantielle de la population devrait également susciter des inquiétudes ; une réduction de 25 % par rapport à l'objectif est donc utilisée pour définir la limite inférieure.
- Non - passer à l'étape P.
- Oui - passer à l'étape Q.
- Non - passer au point final 4.3 Maintenir la moyenne long terme. Ces populations se situent à au moins 33 % au-dessus des niveaux de 1970, avec une abondance moyenne à long terme supérieure à celle de la période récente. L'objectif est donc l'abondance moyenne à long terme. Nous fixons la limite inférieure à 75 % de l'objectif, sauf si l'espèce présente de fortes fluctuations annuelles, auquel cas la limite inférieure est fixée au 10e centile de l'abondance sur l'ensemble des années du programme, ce qui équivaut généralement au cinquième indice d'abondance le plus faible depuis environ 50 ans. Bien que cet indice puisse sembler faible, il reflète le fait que la population a rebondi à partir d'autres points situés en dessous de l'objectif, mais atteindre un indice aussi bas est une source d'inquiétude .
- Oui - passer au point 4.4 Maintenir la population récemment établie. Les espèces de cette catégorie étaient absentes du Canada ou présentes en très petit nombre dans les années 1970, mais elles ont considérablement étendu leur aire de répartition au cours des dernières décennies. Dans la plupart des cas, il est trop tôt pour prévoir à quelle échelle ces populations finiront par se stabiliser, ou si elles peuvent susciter des préoccupations d'ordre écologique ou sociétal. L'objectif est donc simplement l'abondance récente (moyenne des cinq dernières années), et la limite inférieure est égale à l'indice le plus bas au cours de la période récente (généralement la première année de celle-ci).
- Non - passer au point 4.2 Maintenir l'abondance récente. Les niveaux de population sont supérieurs d'au moins 33 % aux échelles de 1970, avec une abondance moyenne récente (au cours des cinq dernières années) supérieure à l'abondance à long terme. Cela inclut à la fois les populations qui ont pu être historiquement en régression (p. ex., les oiseaux de proie) et qui sont encore en cours de rétablissement, et d'autres qui sont simplement en augmentation. Nous fixons la limite inférieure à 75 % de l'objectif, sauf si l'espèce présente de fortes fluctuations annuelles, auquel cas la limite inférieure est fixée au 10e centile de l'abondance sur l'ensemble des années du programme, ce qui équivaut généralement au cinquième indice d'abondance le plus faible sur une période d'environ 50 ans. Bien que cet indice puisse sembler faible, il reflète le fait que la population a rebondi à partir d'autres points situés en dessous de l'objectif, mais atteindre un indice aussi bas est préoccupant.
Explication : nous définissons la présence régulière comme celle d'une espèce que l'on trouve de manière prévisible, la plupart des années, dans les mêmes zones et à la même période de l'année, dans le cadre de son cycle de vie naturel, n'importe où au Canada. Cela peut inclure des populations reproductrices ou non reproductrices très localisées dans des zones établies, mais exclut généralement les visiteurs qui ont des patrons de présence plus imprévisibles, même lorsqu'ils sont observés chaque année au Canada.
Explication : De nombreuses espèces d'oiseaux sont inscrites sur la liste de la LEP parce que leur taux de baisse de population dépasse le seuil du critère A du COSEPAC (baisse de 30 % sur 10 ans ou trois générations). Cependant, dans la plupart des cas, leur population reste importante et répandue. D'un point de vue écologique, ces espèces ne sont pas différentes des autres espèces qui ont connu une forte baisse mais qui n'ont pas été évaluées par le COSEPAC. Ces espèces suivent donc le cadre d'établissement des objectifs, qui fixe des objectifs ambitieux pour des populations durables. Ces objectifs tendent à être plus élevés que l'échelle à laquelle une espèce n'est plus en péril d'extinction. En revanche, les espèces qui ont été évaluées sur la base d'autres critères du COSEPAC justifient généralement des objectifs plus personnalisés élaborés par le programme de rétablissement de la LEP.
État de la population par rapport à l'objectif
Nous évaluons l'état actuel de la population de chaque espèce par rapport à son objectif (cf. Objectifs de population ci-dessus). Dans ce cas, l'état actuel correspond à l'estimation annuelle la plus récente disponible, sauf s'il existe des preuves solides que le dernier indice annuel n'est pas représentatif de l'état actuel (p. ex., réduction de la couverture du programme cette année-là en raison de feux de forêt). Si tel est le cas, nous définissons l'état actuel comme la moyenne des 5 années les plus récentes.
Les catégories d'état de population par rapport à l'objectif sont les suivantes :
- Au-dessus de l'objectif : la population est supérieure à sa limite supérieure définie, c'est-à-dire lorsque des conflits écologiques ou humains sont susceptibles de se produire, ce qui indique la nécessité d'une gestion.
- Dans les limites de l'objectif : la population est supérieure à la limite inférieure définie et inférieure à la limite supérieure (le cas échéant).
- En dessous de l'objectif : la population est inférieure à sa limite inférieure définie, ce qui indique la nécessité de déployer des efforts de conservation pour accroître l'abondance.
- Données insuffisantes : les données sont insuffisantes pour établir un objectif ou déterminer l'état de la population par rapport à l'objectif. Dans certains cas, des objectifs LEP ont été fixés alors que l'on ne dispose pas de données de suivi suffisantes pour déterminer l'état de la population. Nous considérons que le statut de ces espèces, par rapport à leurs objectifs, est une donnée insuffisante.
- Sans objet : aucun objectif n'a été déterminé pour les espèces non indigènes.
1.4. Désignations
Nous incluons un certain nombre de désignations dans chaque compte rendu sur les espèces. Pour toutes les espèces, nous indiquons un statut mondial, basé sur la Liste rouge des espèces menacées de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN 2024), et un statut canadien, basé sur le rapport Espèces sauvages 2020 (CESCC 2022).
Des désignations supplémentaires sont également présentées le cas échéant :
- Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC)
- Loi sur les espèces en péril (LEP) au Canada
- Partenaires d'envol, espèces d'importance continentale (PE 2024), qui comprend les espèces de la Liste des oiseaux communs en diminution rapide.
Les désignations varient en fonction de l'échelle géographique, de la portée et du moment, et peuvent donc différer considérablement pour une espèce donnée. Nous voyons un exemple de différentes désignations dans le compte rendu sur la Paruline rayée. La Paruline rayée est répertoriée comme quasi menacée au niveau mondial (BirdLife International 2018) et figure sur la Liste des oiseaux communs en baisse rapide de PE, qui est une désignation incluse dans les espèces d'importance continentale de PE (PE 2024). Cependant, le COSEPAC n'a pas évalué la situation de l'espèce. Elle est actuellement considérée comme étant en sécurité au Canada selon le rapport Espèces sauvages (CESCC 2022).
1.5. Stratégie migratoire
Nous avons classé toutes les espèces dans au moins un des quatre groupes qui décrivent leur occurrence au Canada et/ou leur stratégie migratoire. Les espèces peuvent être classées dans plusieurs groupes au sein de chaque catégorie. Par exemple, Le Grand Chevalier est à la fois un Migrateur de courte distance et un Migrateur de longue distance, car certains restent dans les zones tempérées tandis que d'autres migrent vers les régions tropicales en dehors de la période de reproduction.
- Résident permanent : L'espèce se reproduit au Canada et reste à peu près dans la même aire de répartition toute l'année. Les espèces n'effectuent pas de déplacements migratoires importants ; celles qui effectuent des déplacements saisonniers mineurs (p. ex., les déplacements altitudinaux des tétraonidés) sont considérées comme résidentes.
- Migrateur de courte distance : Espèce se reproduisant au Canada et migrant principalement vers les régions tempérées (p. ex., le sud du Canada, les États-Unis et le nord du Mexique) ou, dans le cas des oiseaux marins, vers les eaux boréales et tempérées de l'Atlantique Nord et du Pacifique Nord. Les nicheurs canadiens qui migrent vers les zones tempérées d'Europe sont également considérés comme des migrateurs de courte distance (p. ex., le Tournepierre à collier qui se reproduit dans l'Arctique canadien et hiverne au Royaume-Uni). Les espèces nomades (p. ex. les becs-croisés) sont également considérées comme des migrateurs de courte distance.
- Migrateur de longue distance : L'espèce se reproduit au Canada et migre principalement vers les régions tropicales (p. ex., le sud du Mexique, les Caraïbes, l'Amérique centrale et l'Amérique du Sud). Cette catégorie comprend également les individus qui se reproduisent au Canada et qui passent la période de reproduction dans le sud de l'Asie ou de l'Afrique (p. ex. le Traquet motteux et le Gorgebleue à miroir).
- Visiteur saisonnier : Espèce qui ne se reproduit pas au Canada mais qui est un visiteur saisonnier régulier pendant une ou plusieurs périodes. Cette catégorie comprend principalement les oiseaux marins (p. ex., le Goéland de Heerman, les albatros). Les espèces qui sont présentes moins d'une fois par an ou qui n'ont pas de schéma d'apparition régulier sont considérées comme des espèces vagabondes et ne sont pas assignées à une stratégie de migration.
1.6. Répartition et occurrence
NatureCounts héberge des centaines de millions d'enregistrements d'occurrences provenant de plus de 1000 ensembles de données différents. Ces données sont affichées sur une carte interactive, pré-filtrée pour chaque espèce. Chaque carte contient les informations suivantes :
- Occurrence et reproduction : indique les endroits où l'espèce a été enregistrée dans les atlas provinciaux des oiseaux nicheurs, les preuves de reproduction étant classées comme confirmées, probables ou possibles.
- Nombre d'enregistrements : indique où et à quelle fréquence l'espèce a été enregistrée.
- Tendances de la population : montre les tendances régionales de la population de l'espèce.
- L'abondance eBird : indique l'abondance relative de l'espèce (Fink et al. 2023).
Saisonnalité au Canada
Nous donnons un aperçu de la manière dont les observations de chaque espèce varient au cours de l'année, sur la base des listes provenant d'ensembles de données hébergés par NatureCounts. Un diagramme à barres affiche la proportion hebdomadaire de listes de contrôle sur lesquelles l'espèce a été observée. Comme toutes les barres sont mises à l'échelle par rapport au maximum pour l'espèce, elles ne peuvent pas être utilisées pour comparer l'abondance d'une espèce par rapport à une autre. Il est important de noter que ces graphiques ne représentent pas nécessairement l'abondance des espèces qui vivent dans des endroits isolés ou qui sont difficiles à détecter en certaines périodes de l'année.
Nous fournissons également des énoncés qui résument les dates de nidification probables pour chaque espèce à l'échelle nationale, en suivant Rousseu et Drolet (2015). Pour plus d'informations, voir l'outil de recherche du calendrier de nidification Outil d'interrogation du calendrier de nidification.
1.7. Examen par les pairs
Nous avons demandé à des spécialistes d'Environnement et Changement climatique Canada, d'Oiseaux Canada, de Canards Illimités Canada et d'autres organisations de procéder à un examen par les pairs des comptes rendus sur les espèces. Ces examens ont été guidés par une série de questions couvrant l'ensemble du compte rendu, mais mettant l'accent sur la vérification de la pertinence des relevés choisis, des objectifs de population et des estimations de population. Toute observation formulée dans un compte rendu et pertinente pour d'autres espèces a été appliquée en conséquence.
2. Méthodes pour le rapport L'état des populations d'oiseaux du Canada
Cette section fournit une description technique détaillée de l'analyse utilisée pour produire les sommaires observés dans le rapport L'état des populations d'oiseaux du Canada. Elle comprend des détails techniques et mathématiques destinés principalement à un public de scientifiques et de spécialistes techniques.
2.1. Groupes d'espèces
Dans le rapport L'état des populations d'oiseaux du Canada, nous présentons des indicateurs de l'état des populations nationales de groupes d'espèces d'oiseaux qui reflètent les grands biomes du Canada (p. ex, oiseaux forestiers, oiseaux des prairies, oiseaux marins) et des groupes d'espèces dont les tendances sont distinctes et dignes de mention (p. ex, les insectivores aériens, oiseaux de proie). Pour bon nombre de ces groupes, nous présentons également une série de sous-indicateurs représentant des sous-groupes suscitant des préoccupations ou remportant des succès particuliers en matière de conservation (par ex, les spécialistes des prairies indigènes, oiseaux de proie diurnes).
Les membres des groupes listés dans le rapport sont observés durant l'année. Une même espèce peut être incluse dans plus d'un groupe (p. ex., la Buse rouilleuse est à la fois un oiseau de proie et un oiseau de prairie), mais seules les espèces réellement représentatives d'un groupe donné sont incluses dans chacun d'eux. Une liste des oiseaux inclus dans chaque groupe est disponible ici.
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Sauvagine -
cygnes, canards et oies
- Oies et cygnes : comprend toutes les oies et tous les cygnes.
- Canards d'eau douce : comprend les canards qui vivent principalement en eau douce.
- Canards marins : comprend les canards plongeurs dont les populations passent une grande partie de l'année dans des environnements marins.
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Oiseaux de proie -
faucons, aigles, busards, balbuzards, faucons, hiboux et vautours
- Oiseaux de proie diurnes : comprend les faucons, les aigles, les busards, les balbuzards, les faucons et les vautours.
- Hiboux : comprend tous les hiboux
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Oiseaux des milieux humides -
oiseaux qui vivent principalement dans les milieux humides au sud de la forêt boréale.
- Sauvagine des zones humides : sauvagine qui vit principalement dans les milieux humides.
- Autres oiseaux des milieux humides : espèces autres que les espèces de sauvagine qui vivent principalement dans les milieux humides.
- Oiseaux marins - oiseaux qui vivent principalement dans des habitats marins.
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Oiseaux forestiers -
oiseaux qui vivent principalement dans des habitats forestiers
- Hivernants au Canada : les oiseaux forestiers qui restent au Canada en dehors de la période de reproduction.
- Migrateurs vers les régions tropicales : oiseaux forestiers qui se reproduisent au Canada et qui migrent principalement vers les régions tropicales d'Amérique du Nord, d'Amérique centrale ou d'Amérique du Sud, ou vers l'Afrique ou l'Asie.
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Oiseaux arctiques -
oiseaux qui passent tout ou partie de leur vie dans l'Arctique.
- Oies et cygnes de l'Arctique : oies et cygnes qui se reproduisent principalement dans l'Arctique.
- Limicoles de l'Arctique : limicoles qui se reproduisent principalement dans l'Arctique.
- Autres oiseaux de l'Arctique : tous les autres oiseaux qui se reproduisent principalement dans l'Arctique.
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Migrateurs de longue distance -
oiseaux qui se reproduisent au Canada et qui migrent principalement vers les régions tropicales, du sud du Mexique à l'Amérique du Sud, aux Caraïbes, à l'Afrique, à l'Asie ou aux océans du Sud.
Aucun sous-groupe n'est présenté, mais deux autres indicateurs sont fournis à titre de comparaison :
- Résidents : oiseaux qui se reproduisent au Canada et qui ne migrent pas, mais qui peuvent effectuer de petits déplacements saisonniers.
- Migrateurs de courte distance : oiseaux qui se reproduisent au Canada et qui migrent vers les régions tempérées d'Amérique du Nord ou d'Europe.
- Limicoles - bécasseaux, pluviers, huîtriers, échasses et avocettes.
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Insectivores aériens - oiseaux qui chassent les insectes en vol.
- Moucherolles
- Hirondelles, martinets et engoulevents
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Oiseaux des prairies -
oiseaux qui vivent principalement dans des paysages de prairie avec peu ou pas d'arbres.
- Spécialistes des prairies indigènes : oiseaux qui se limitent en grande partie aux pâturages et aux prairies indigènes.
- Présents dans les paysages agricoles : oiseaux capables de vivre dans des paysages agricoles tels que les prairies de fauche, les pâturages non indigènes et les bordures de champs, en plus des prairies indigènes.
Cinq années se sont écoulées depuis le rapport de 2019 sur L'état des populations d'oiseaux du Canada, qui utilisait des groupes d'espèces similaires. Dans la mesure du possible, nous avons maintenu la cohérence avec les affectations de groupes utilisées dans le rapport précédent. Toutefois, nous avons apporté des ajustements pour améliorer les affectations de groupes lorsque cela a été jugé nécessaire, comme l'ajout des hiboux au groupe des oiseaux de proie ou l'ajout des moucherolles au groupe des insectivores aériens.
En outre, ce rapport contient de nouvelles données de suivi des populations et des données pour de nombreuses espèces pour lesquelles les données étaient auparavant insuffisantes (comme les hiboux). Nous avons également amélioré les méthodes d'analyse et d'évaluation (p. ex., le plus récent modèle BBS spatialement explicite et la re-paramétrisation pour permettre l'inclusion des espèces pour lesquelles il n'existe pas de données couvrant l'ensemble de la série temporelle). Ces améliorations nous ont permis d'inclure des espèces qui étaient auparavant exclues en raison de la limitation des données. En général, les groupes d'espèces et les tendances d'ensemble observés dans le rapport représentent le meilleur état des populations d'oiseaux du Canada.
2.2. Groupes d'espèces inclus dans les indicateurs de groupe
Nous considérons 435 espèces d'oiseaux indigènes de l'Amérique du Nord qui étaient régulièrement présentes au Canada en 1970. Sur ces 435 espèces, des informations sur l'état des populations pouvant être incluses dans nos analyses étaient disponibles pour 370 d'entre elles. Pour chaque espèce, nous utilisons la trajectoire de la population d'après le programme principal comme données pour le modèle statistique qui estime l'indicateur de groupe. Les trajectoires de population sont les séries temporelles des estimations annuelles de l'abondance relative de chaque espèce.
Nous excluons les espèces qui ne sont pas indigènes en Amérique du Nord. Nous excluons également 17 espèces originaires d'Amérique du Nord et régulièrement présentes au Canada en 2022, mais qui n'étaient pas régulièrement présentes au Canada en 1970 (c'est-à-dire qu'elles ont étendu leur aire de répartition au Canada depuis 1970), en raison de l'influence excessive qu'elles exercent sur les valeurs de nos indicateurs. Pour ces espèces dont l'aire s'est étendue, les estimations du pourcentage de changement de la taille de la population depuis 1970 sont extrêmes (théoriquement infinies) et difficiles à estimer avec précision, car notre meilleure estimation de leur population canadienne en 1970 est d'environ 0. Comme nos indicateurs représentent des moyennes des valeurs de pourcentage de changement pour toutes les espèces, ces valeurs extrêmement élevées écrasent l'influence des autres espèces d'oiseaux dans le groupe.
Les 17 espèces dont l'aire de répartition s'est élargie sont les suivantes : Canard siffleur, Colibri d'Anna, Corneille de rivage, Dickcissel d'Amérique, Dindon sauvageÉchasse d'Amérique, Fuligule morillon, Geai buissonnier, Gobemoucheron gris-bleu, Grande Aigrette, Ibis à face blanche, Paruline à ailes bleues, Mésange bicolore, Moucherolle gris, Pic à ventre roux, Troglodyte de Caroline et Urubu noir. Bien que chacune de ces espèces représente un changement réel et potentiellement important dans les populations d'oiseaux du Canada, les estimations de changement en pourcentage de la taille de leur population ne représentent pas les mêmes processus biologiques ou pertinents pour la conservation que toutes les autres espèces (p. ex., la plupart de ces expansions de l'aire de répartition reflètent des réponses aux changements de l'utilisation des terres par l'homme, aux changements climatiques ou à des réintroductions intentionnelles). En outre, si nous les incluons dans un groupe avec d'autres espèces, leurs taux extrêmes d'augmentation masqueraient les autres modèles importants de changement pour le reste des espèces du groupe. Les lecteurs intéressés peuvent étudier les changements de population de ces espèces dans leurs comptes rendus respectifs.
2.3. Aperçu de la modélisation des indicateurs de groupe
La modélisation de chaque indicateur de groupe implique un processus en deux étapes. À la première étape, nous lissons la trajectoire de la population de chaque espèce à l'aide d'un modèle bayésien hiérarchique qui rend compte de l'incertitude de la trajectoire estimée de chaque espèce. À partir de ce lissage, nous estimons le taux annuel de changement de population depuis l'année précédente pour chaque espèce et chaque année. Dans un deuxième temps, nous ajustons le modèle d'indicateurs de groupe qui fait la moyenne (sur toutes les espèces) des taux annuels de changement pour chaque année, en tenant compte à nouveau de l'incertitude et en la propageant entre les espèces et dans le temps. Les indicateurs sont compilés dans le modèle en accumulant les taux de changement annuels moyens au fil du temps. Ces indicateurs représentent alors les changements annuels moyens cumulés dans le temps pour toutes les espèces du groupe. Il s'agit généralement de la même approche que dans les rapports observés précédemment. Toutefois, le modèle de groupe de la deuxième étape, qui calcule la moyenne des valeurs annuelles du changement depuis la dernière année au lieu de la moyenne des valeurs du changement depuis 1970, tient mieux compte de l'évolution du nombre d'espèces au fil du temps. Cela nous permet d'inclure des espèces dont les trajectoires de population ne couvrent pas la totalité de la période 1970-2022. L'indice Planète vivante (Hébert and Gravel, 2023), un indicateur comparable au niveau du groupe de l'état moyen de la population des espèces, utilise également un mode additif généralisé (GAM) pour lisser les indices annuels publiés et fait la moyenne des différences annuelles pour tenir compte de l'évolution du nombre d'espèces au fil du temps.
Première étape : Lissage des trajectoires de population des espèces
Nous commençons par lisser la trajectoire de population de chaque espèce afin que nos analyses : 1) conservent les modèles d'évolution à moyen et long termes les plus importants dans les populations des espèces ; 2) tiennent compte de l'incertitude dans les données de chaque espèce ; 3) interpolent les estimations pour les années avec des données manquantes pour une espèce donnée (c'est-à-dire remplissent les années manquantes) ; et 4) normalisent l'échelle des fluctuations annuelles entre les espèces. Nous lissons la trajectoire de la population de chaque espèce à l'aide d'un modèle additif généralisé (MAG), de sorte que nos analyses se concentrent sur les modèles à long terme et à moyen terme de l'évolution de la population (c'est-à-dire que nos intérêts principaux ne sont pas liés aux fluctuations annuelles). Nous utilisons un MAG bayésien hiérarchique qui tient compte de l'incertitude de chaque estimation annuelle de l'abondance relative et génère à la fois une trajectoire de population non linéaire lissée (p. ex., les lignes rouges et bleues de la figure 2) et une série d'estimations annuelles du changement depuis l'année précédente (c'est-à-dire les taux de changement de population annuels, ou les pentes des courbes rouges et bleues entre les années séquentielles de la figure 2). Le lissage des trajectoires nous permet également de compléter les années manquantes pour les espèces pour lesquelles on ne dispose pas de données pour toutes les années (p. ex., certaines colonies d'oiseaux de mer isolés ne peuvent pas être suivies chaque année). Enfin, ce lissage réduit une partie de la variation entre les programmes, causée par les différences entre les modèles statistiques sous-jacents utilisés pour estimer les tendances et les trajectoires des différents programmes. Il existe d'importantes différences entre les modèles statistiques sous-jacents utilisés dans de nombreuses estimations régulièrement publiées des données de suivi au niveau des espèces. Par exemple, le Recensement des oiseaux de Noël (RON) utilise des modèles qui intègrent une approche de régression log-linéaire pour estimer la série temporelle des estimations annuelles. Par conséquent, le modèle du RON est particulièrement bien conçu pour estimer les tendances à long terme (c'est-à-dire les taux de changement), mais il n'est pas aussi sensible aux changements de tendances (p. ex., les courbes dans la trajectoire de la population). De même, les estimations provenant des enquêtes annuelles sur les lieux de reproduction des sauvagines utilisent des modèles qui ne lissent pas du tout les séries temporelles. Au lieu de cela, ils estiment chaque année indépendamment de toutes les autres années. Cette structure est particulièrement bien adaptée à la modélisation des fluctuations annuelles des populations de sauvagine, mais permet aux estimations de l'abondance annuelle de varier beaucoup plus que bon nombre d'autres modèles. Le lissage des estimations de ces deux programmes rend leurs informations plus comparables.
Plus précisément, les données d'entrée du modèle de lissage GAM sont les trajectoires de population estimées à partir du relevé principal de chaque espèce. Ces trajectoires de population sont la collection d'indices annuels d'abondance (p. ex., un comptage moyen attendu au cours d'un Relevé des oiseaux nicheurs chaque année). Nous commençons par transformer en logarithme ces indices annuels d'abondance \(\left(\hat{i}_{s,t}\right)\) et une estimation de leurs erreurs standards pour une espèce donnée-\(s\) et une année-\(t\) \(\left(\hat{\sigma}_{s,t}\right)\). Nous estimons les erreurs standards à l'échelle logarithmique en supposant que les intervalles d'incertitude disponibles sont approximativement distribués de façon log-normale. Plus précisément, nous avons transformé en logarithme les limites supérieures ou inférieures de confiance à 95 % des indices annuels, nous avons estimé la différence entre les deux et nous l'avons divisée par 3,9. \[\hat{i}_{s,t} = \log\left(n_{s,t}\right)\] \[\hat{\sigma}_{s,t} = \frac{\log\left(n^{uci}_{s,t}\right) - \log\left(n^{lci}_{s,t}\right)}{3.9}\]
Pour tenir compte de l'incertitude des indices annuels logarithmiques estimés de chaque espèce, le modèle traite les indices annuels logarithmiques estimés comme des réalisations d'une distribution normale, centrée sur l'état réel de la population cette année-là \(\left(i_{s,t}\right)\). \[\hat{i}_{s,t} \sim \text{Normal}\left(i_{s,t}, \hat{\sigma}_{s,t}\right)\]
Nous avons ensuite modélisé l'état réel de la population pour chaque année en fonction d'une ordonnée à l'origine \(\left(\alpha_s\right)\), d'une composante lisse non linéaire \(\left(\delta_{s,t}\right)\) et d'une erreur aléatoire \(\left(\varepsilon_{s,t}\right)\) qui représente les fluctuations annuelles autour de la composante lisse. \[i_{s,t} = \alpha_s + \delta_{s,t} + \varepsilon_{s,t}\]
L'erreur aléatoire a une moyenne de 0 et est normalement distribuée avec un écart-type estimé \(\left(\varepsilon_{s,t} \sim \text{Normal}\left(0, \sigma_{\varepsilon_s}\right)\right)\). La composante lisse non linéaire de la série temporelle \(\left(\delta_{s,t}\right)\) est estimée à l'aide d'une spline de régression à faible rang et à plaque fine (Wood 2017) sur l'année. Nous mettons à l'échelle la base de la spline pour inclure des contraintes d'identifiabilité somme-zéro afin d'améliorer l'estimation du modèle. Nous limitons le nombre de nœuds à 1 nœud pour environ toutes les 3 années de données dans l'ensemble de données. Ce nombre de nœuds contrôle la limite supérieure de la complexité du lissage et garantit que le lissage suivra les fluctuations de population à long et moyen termes. Cette approche bayésienne de l'estimation de la trajectoire lisse de la population pénalise la complexité (c'est-à-dire l'irrégularité de la courbe), de sorte que les modèles non linéaires complexes ne sont apparents que s'ils sont bien étayés par les données.
À partir de ce modèle et de la composante lisse estimée, nous produisons une estimation des taux annuels de changement de population des espèces \(\left(\rho_{s,t}\right)\) en différenciant les estimations annuelles ultérieures de la composante lisse \(\left(\delta_{s,t}\right)\). Pour toute année postérieure à la première année de la série chronologique, par exemple 1990, l'estimation du taux annuel de changement de population \(\rho_{s,1990}\) est la différence entre la trajectoire lissée de cette année-là (1990) et la trajectoire lissée de l'année précédente (1989) : \[\rho_{s, 1990} = \delta_{s,1990} - \delta_{s,1989}\] Le taux de variation annuel estimé n'est pas défini pour la première année de la série chronologique d'une espèce, car nous ne disposons pas des données de l'année précédente. Les estimations moyennes a posteriori \(\left(\hat{\rho}_{s,t}\right)\) et les erreurs standards \(\left(\sigma_{\rho_{s,t}}\right)\) de ces taux de variation annuels pour chaque espèce et chaque année fournissent les données d'entrée pour les modèles d'indicateurs composites dans la deuxième étape de la modélisation.
Deuxième étape : modèle de l'indicateur de groupe
Le modèle de l'indicateur composite estime le taux annuel moyen de changement dans le groupe d'espèces pour chaque année, puis accumule ces changements annuels moyens au fil du temps pour estimer l'indicateur composite. Ce modèle utilise également une structure d'erreur de mesure pour propager l'incertitude de chaque estimation d'espèce de la première étape de la modélisation à la deuxième étape.
Ce modèle de deuxième étape utilise les taux de changement annuels estimés pour chaque espèce et chaque année \(\left(\hat{\rho}_{s,t}\right)\) et les erreurs standards de ces estimations \(\left(\sigma_{\rho_{s,t}}\right)\) du modèle de première étape comme données. Il tient compte de l'incertitude des estimations de la première étape en modélisant les taux de changement estimés \(\left(\hat{\rho}_{s,t}\right)\), des tirages aléatoires d'une distribution normale, centrés sur le véritable taux de changement \(\left(\rho_{s,t}\right)\) et avec un écart-type basé sur l'estimation du modèle de première étape \(\left(\sigma_{\rho_{s,t}}\right)\). \[\hat{\rho}_{s,t} \sim \text{Normal}\left(\rho_{s,t}, \sigma_{\rho_{s,t}}\right)\]
Cette approche propage l'incertitude du modèle de première étape dans le modèle de deuxième étape et garantit que les espèces pour lesquelles l'estimation du changement annuel est plus incertaine (c'est-à-dire les valeurs plus élevées de \(\sigma_{\rho_{s,t}}\)), auront une influence moins précise sur le taux moyen de changement entre les espèces.
Ces taux d'évolution réels sont ensuite modélisés en fonction d'un terme d'interception qui représente le taux d'évolution moyen pour chaque année sur l'ensemble des espèces pour lesquelles des données sont disponibles \(\left(\mu_t\right)\) et d'un terme d'erreur qui représente la variation entre les espèces pour chaque année \(\left(\omega_{s,t} \sim \text{Normal}\left(0, \sigma_{\omega_t}\right)\right)\). \[\rho_{s,t} = \mu_t + \omega_{s,t}\]
Les valeurs finales de l'indicateur composite \(\left(I_t\right)\) sont ensuite compilées en fixant \(I_1 = 0\) la première année et en laissant \(I_t= I_{t-1} + \mu_t + X_t\) \(\left(X_t \sim \text{Normal}(0,\sigma_{\omega_t})\right)\) augmenter, de sorte que les estimations annuelles des taux moyens de changement s'accumulent au fil du temps dans la série chronologique complète des valeurs de l'indicateur et que l'inclusion d'un bruit aléatoire basé sur l'estimation de la variation entre les espèces pour une année donnée \(\left(\text{Normal}\left(0, \sigma_{\omega_t}\right)\right)\) garantit que l'incertitude totale se propage dans le temps.
Enfin, nous convertissons ces valeurs d'indicateurs en échelle en pourcentage moyen de changement depuis l'année de référence par retransformation exponentielle directe. \[\text{Pourcentage de changement depuis 1970} = 100\left(e^{I_t} - 1\right)\]
Exemple d'indicateur pour les insectivores aériens
L'indicateur pour le sous-groupe des insectivores aériens, qui comprend les hirondelles, les martinets et les engoulevents, est une compilation des estimations annuelles pour 13 espèces d'oiseaux (figure 2). La courbe de l'indicateur (courbe noire avec intervalle de crédibilité à 95 % en gris) peut être interprétée comme la moyenne des 13 courbes spécifiques aux espèces (courbes rouges pour les 11 espèces en diminution générale et courbes bleues pour les deux espèces en hausse). Chacune des courbes des espèces influence l'indicateur dans une mesure qui dépend de sa précision (la transparence des courbes des espèces dans la figure 2 reflète l'incertitude des données de l'espèce, les courbes plus transparentes correspondant à des espèces dont l'incertitude est plus élevée). Cet indicateur passe donc approximativement par le centre des courbes des espèces, mais n'est pas simplement la moyenne de toutes les courbes des espèces. Par exemple, les courbes pour le Martinet à gorge blanche et l'Hirondelle de rivage ont moins d'influence qu'une simple moyenne parce que leurs estimations annuelles sont moins précises que celles de la plupart des autres espèces de ce groupe.
2.4. Différences par rapport aux rapports précédents
Ce modèle d'indicateur composite est conceptuellement le même que celui utilisé dans les rapports précédents. Les détails diffèrent légèrement en ce sens que le nouveau modèle estime les taux annuels moyens de changement pour l'ensemble des espèces, au lieu d'estimer l'état annuel moyen par rapport à une année de référence. Ce nouveau modèle d'indicateur composite tient mieux compte des différences entre les espèces en ce qui concerne la longueur des séries chronologiques disponibles (c'est-à-dire que toutes les espèces ne disposent pas de données remontant à 1970). Le modèle précédent estimait le statut moyen par rapport à une année de référence (p. ex. 1970). Cependant, pour de nombreuses espèces, les meilleures données de suivi ne remontent pas à 1970 et donc, si elles étaient incluses dans l'indicateur, les données de ces espèces représenteraient leur statut par rapport à une année de référence différente. Ce décalage entre les années de référence a créé un problème conceptuel pour le modèle et a entraîné des changements d'étape dans les valeurs de l'indicateur au cours d'une année où les données d'une nouvelle espèce sont devenues disponibles. Par conséquent, dans les rapports précédents, nous avons été contraints d'exclure les données de nombreuses espèces pour lesquelles il n'existait pas de données de suivi remontant à 1970. Les valeurs indicatrices moyennes de ces deux modèles sont en fait les mêmes ; les courbes indicatrices qui apparaissent dans ce rapport ne sont pas différentes si nous utilisons le modèle des rapports précédents et si chaque espèce présente des données pour toutes les années de la série chronologique (p. ex., toutes les espèces présentent des données remontant à 1970).
Ce nouveau modèle estime un taux de changement annuel moyen, de sorte que chaque estimation d'espèce représente la même chose pour une année donnée. Par conséquent, de nouvelles espèces peuvent être ajoutées au cours des années suivant l'année de référence sans créer de changements abrupts. En général, l'interprétation la plus complète de l'incertitude de ces indicateurs consiste à examiner la variation entre les espèces de leurs valeurs générales individuelles du changement de population total depuis une année de base donnée.
2.5. Modèle statistique : échelle en pourcentage des graphiques des indicateurs
Les axes verticaux sont conçus pour être asymétriques car les valeurs du pourcentage de changement ne sont pas symétriques autour de zéro. Par exemple, une population qui a baissé de 50 % (c'est-à-dire divisée par deux) doit ensuite augmenter de 100 % (c'est-à-dire doubler) pour retrouver son niveau initial. Cette asymétrie augmente de manière non linéaire pour les valeurs plus élevées du pourcentage de changement, car les valeurs positives du pourcentage de changement sont théoriquement illimitées (c'est-à-dire qu'il est possible pour une population d'augmenter de valeurs beaucoup plus grandes que 100 %), mais les valeurs négatives sont limitées à -100 % (une diminution de 100 % équivaut à l'extinction). Par exemple, pour se rétablir après une diminution de 90 %, une population devrait alors augmenter de 900 %.
Variation entre les espèces
Les indicateurs représentent le changement de population moyen pour toutes les espèces du groupe. Pour de nombreux groupes, ces moyennes sont informatives mais peuvent également contenir une grande variation entre les espèces. Pour montrer certaines des variations entre les tendances d'espèces individuelles au sein de chaque courbe d'indicateur, nous présentons des info-graphiques composés de groupes d'icônes d'oiseaux colorés montrant le nombre d'espèces dans chacune des trois catégories de changements à long terme (depuis 1970 environ) de population (tableau 3). Les catégories sont asymétriques afin de respecter la même asymétrie que l'échelle de l'axe vertical (c'est-à-dire qu'une diminution de 25 % est nécessaire pour se rétablir d'une augmentation de 33 %). La variation montrée dans ces info-graphiques met en évidence l'interprétation appropriée de ces indicateurs - en tant qu'indicateurs de la moyenne ou du statut général du groupe, et non en tant qu'indicateurs du statut de chaque espèce au sein du groupe. Nos indicateurs donnent la meilleure estimation générale de l'état du groupe, mais ne reflètent pas les tendances de toutes les espèces d'un groupe de la même manière ; un indicateur stable peut refléter un groupe dans lequel la plupart ou l'ensemble des espèces présentent des tendances stables, ou il peut refléter un groupe avec un nombre égal d'espèces avec des augmentations importantes et des diminutions importantes. Presque tous les indicateurs du rapport, quel que soit leur schéma de changement général, comprennent à la fois des espèces en hausse et des espèces en baisse. Par exemple, les populations d'insectivores aériens en tant que groupe ont diminué, mais pas toutes les populations d'insectivores aériens (figure 2).
Catégorie de changement de population à long terme | Fourchette d'estimations du changement de population totale sur le long terme |
---|---|
En hausse
|
En hausse de plus de 33 %. |
Peu de changement
|
En hausse de 33 % et en baisse de 24,9 %. |
En baisse
|
En baisse de plus de 25 % |
2.6. Résumé des changements de population et des objectifs de population
Les groupes d'espèces décrits ci-dessus sont des espèces indigènes, régulièrement présentes au Canada et présentant un intérêt pour la conservation. Nous présentons également des informations sur le changement de population par espèce et l'état des populations par rapport aux objectifs de population. La section Changement de population montre combien d'espèces d'oiseaux du Canada ont des populations qui ont augmenté, diminué ou sont restées à peu près les mêmes, et pour combien les données sont insuffisantes. Cette section n'est pas soumise aux restrictions décrites dans le résumé de groupe ci-dessus (c.-à-d. suppression des espèces non indigènes, suppression des espèces qui se sont développées au Canada) et inclut toutes les espèces au Canada, indépendamment de leur origine ou de leur statut.
La section Objectifs de population montre la proportion d'espèces qui se situent dans les limites de leurs objectifs de population, en dessous de leurs objectifs ou au-dessus de leurs objectifs. Cette section se concentre sur les espèces indigènes du Canada, car aucun objectif n'est fixé pour les espèces non indigènes (cf. Objectifs de population ci-dessus).
3. Versions précédentes de L'état des populations d'oiseaux du Canada
Des versions antérieures des comptes rendus sur les espèces sont disponibles via le site Situation des oiseaux au Canada (publié en 2010, 2011, 2014 et 2019) dans la section des archives de ce site, et les rapports antérieurs de L'état des populations d'oiseaux du Canada sont disponibles sur leurs sites respectifs (publiés en 2012 et 2019).
4. Références
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